Votre métier actuel ?
Voilà presque 10 ans que j’ai rejoint le groupe Blue Elephant, spécialiste de la gastronomie thaïlandaise. Ce groupe familial présent à l’international est un pionnier dans l’exportation du savoir-faire culinaire thaïlandais et depuis l’ouverture du tout premier restaurant thaïlandais en Europe en 1980, la compagnie a développé de nombreux produits et services autour de cette expertise : restaurant, traiteur, consulting, écoles de cuisine, et ateliers de productions d’ingrédients et plats préparés Thaï.
Après un court passage par le siège des restaurants à Bruxelles – grâce à l’introduction de Clément Gohin, un autre Savignacois, en tant qu’administrateur, j’ai repris la direction de leur atelier traiteur Belge avant de finalement être envoyée en Thaïlande fin 2015 en tant que Directrice Générale du Blue Spice, usine de production de produits d’épicerie Thaï et bureau d’export.
En quoi cela consiste-t-il ?
Mon poste consiste en partie à faire du développement de marchés et de la gestion de grands comptes, comme pour beaucoup de responsables de PME qui endossent également une casquette commerciale ; et d’autre part de la gestion de l’entreprise en elle-même : management de l’équipe de 165 collaborateurs, gestion financière, opérationnelle, définir la ligne stratégique, les budgets, et faire le reporting au siège.
Cette coordination au quotidien me permet de ne pas avoir de routine puisque cette fonction demande de se pencher sur tout et de s’intéresser à toutes les facettes du business. C’est un poste très diversifié, tourné vers l’international – caractéristiques auxquelles la formation Savignac nous prépare bien que cette fonction se situe en dehors des sentiers battus de l’hôtellerie-restauration classique.
Votre parcours professionnel après l’obtention de votre diplôme ?
Après un court passage par l’entreprise familiale, j’ai très rapidement rejoint ma société actuelle, tout à fait par hasard, quelques mois après l’obtention de mon MBA. Ma première expérience avec Blue Elephant ? C’était un innocent dîner dans leur enseigne Bruxelloise avec le manager de l’époque (Clément, P23) avec qui j’ai troqué le plat principal contre un rush de service après l’arrivée inattendue de 30 clients en fin de service et un serveur malade… à la Savignacoise ! On relève les manches et on donne de soi !
J’étais loin de me douter qu’un jour, cette soirée de bénévolat me conduirait à Bangkok.
Le CEO du groupe voulait me recruter pour reprendre le management du restaurant mais je n’avais pas pour vocation d’évoluer dans la restauration. J’aime le challenge de manager des gens dont l’expertise dans leur domaine est supérieure à la nôtre, et où chaque jour est un apprentissage à deux sens et votre poste de management plutôt un rôle de chef d’orchestre qui lit et conduit la musique pour mettre en lumière et en harmonie les vrais virtuoses.
Je ne connaissais rien à la gestion d’usine. Lorsque le CEO m’a proposé de faire un essai à l’atelier, j’étais curieuse plus que séduite. Je n’ai pas mis longtemps à me prendre au jeu ! Tout comprendre et décortiquer pour rationaliser, et puis faire grandir, l’équipe, le business… Après 4 ans à ce poste, le groupe m’a proposé une nouvelle opportunité en Thaïlande pour reprendre le poste de Xavier Leboucher, lui aussi ancien de Savignac, à la direction de la branche produits de Bangkok. De projets en projets, de responsabilités supplémentaires en nouvelles destinations, voilà presque 10 ans que je m’épanouis au sein de cette même entreprise.
Parlez-nous de votre expérience à Savignac
Je garde un agréable souvenir de mon passage à Savignac. Cette formation m’a vraiment apporté ce pour quoi je l’avais initialement choisie : son parti-pris pour la ‘débrouillardise‘ (valoriser l’intelligence situationnelle en plus du savoir académique), sa diversité de contenus pédagogiques, son cadre communautaire et son fort réseau d’alumni (jamais indifférents de leur expérience Périgourdine !).
Les attentes vis-à-vis des étudiants relatifs au savoir-être autant qu’au savoir faire est un vrai plus lors des stages et du début de nos vies professionnelles car l’intelligence émotionnelle est une compétence importante qui n’est pas assez valorisée et nourrie dans le système d’éducation ‘classique’.
L’enseignement fourni par des professionnels du secteur permet une mise en situation qui est un vrai catalyseur dans notre apprentissage, connecté à la réalité du secteur, pour faire de nous des professionnels opérationnels dès la sortie de l’école.
L’école nous apporte des outils, des méthodes et un état d’esprit ‘tout-terrain’ qui nous aide à nous adapter à beaucoup de postes et situations, à garder l’esprit ouvert et à continuer d’apprendre tout au long de notre parcours professionnel. Les mots d’ordre de cette formation, toujours en vigueur en ce qui me concerne : don de soi, oser et s’adapter !
Un conseil pour nos futurs étudiants ?
L’hôtellerie-restauration, c’est bien plus qu’un secteur, c’est un état d’esprit qui peut s’appliquer à de nombreux rôles car il nous prépare à être tourné vers les gens, la qualité de service en général, il nous apprend à comprendre les individualités et comment répondre aux besoins de chacun pour faire la différence auprès de vos clients et collaborateurs, il nous forge pour résister à la pression de l’opérationnel et à être plein de ressources pour faire face à toutes les situations, il nous enseigne l’importance du travail d’équipe et d’une bonne communication.
Alors absorbez tout ce que vous pouvez… même si vous n’utiliserez peut-être jamais ces cours à la lettre, chaque morceau de cette formation est la petite pièce d’un puzzle que vous compléterez bientôt. Ne négligez pas l’importance des stages surtout. Et ouvrez votre esprit dans le choix de stage, pas forcément pour les raisons classiques :
– Un stage pour confirmer votre souhait de travailler dans un certain secteur/rôle ?
– Un stage pour expérimenter quelque chose de complètement différent et ouvrir vos horizons ?
– Un stage tremplin pour sécuriser un futur emploi ?
– Un stage formateur pour valider une compétence importante dont vous aurez besoin mais qui n’est pas forcément votre tasse de thé ?
Il n’y a pas qu’une seule façon de procéder, alors osez !
Et si vous en avez l’occasion, sautez sur l’opportunité de travailler à l’étranger car c’est un accélérateur de carrière et d’apprentissage que vous ne regretterez pas.